Mon cheminement a été très classique.J’ai débuté par de petits reportages, fête des peintres de mon village par exemple. Je m’attachais surtout aux détails révélateurs d’une atmosphère , mains des artistes au travail, regards et attitudes des visiteurs. Très vite, grâce à mes fonctions qui m’amènent à me déplacer beaucoup , j’ai élargi mon horizon : sculptures sur glace à Harbin, école et écoliers à la cité lacustre de Ganvier près de Cotonou (pour la revue Petit-loup), lavandiers de Bombay, moines de Shaolin, enfants à travers le monde (pour l’Unicef)…

Dans mon univers élargi , mes paysages sont toujours restés un décor pour témoigner de la vrais vie des gens. Aragon aurait résumé cela ainsi :

«  Il s’est tant perdu de prodiges (...)
Rencontres partances hâtives 
Est-ce ainsi que les hommes vivent »

    
         Peu à peu j’ai glissé des réalités à leurs reflets , à leurs multiples aspects simultanés : superposition de l’ intérieur et de l’extérieur urbain d'une chambre d’hôtel , vision d’une rue au revers d’une vitrine ... Avec toujours un personnage témoin, tout à la fois dehors et dedans. Je cherche à faire se catapulter et se compléter des images de jadis et d’aujourd’hui, à compenser en quelque sorte la fuite du temps.
          Et c’est déjà ce désir de pérennisation et de transmission de ce qui est par définition éphémère qui m’avait incité à faire un détour par le street art . Séduit par la richesse, la vitalité, la variété du street-art, je me suis attaché à fixer ces œuvres éphémères : Chine, Colombie, France, Canada, USA, Antilles, Argentine, Afrique du Sud, Vietnam, Thaïlande, Chili …
A ce sujet j’ai fait éditer trois livres à compte d’auteur :

  1. De l’art sur les murs à Shanghai
  2. De l’art sur les murs à Bogota
  3. De l’art sur les murs à Pékin


         J’ai eu la chance qu’une personne, intéressée par mon travail, me propose d’exposer au Salon des artistes français quelques uns de mes clichés de la série : «  De l’art sur les murs à Shanghai ». C’est ce qui m’a fait connaître.
Bien que toujours en attente de l’idée neuve , d’une fulgurance , mon désir n’est pas de me démarquer mais plutôt de saisir au travers du viseur de mon appareil la pérennité et la fugacité des choses et de réussir, un jour , une sublime image.